vendredi 6 juillet 2007

Chronique Arche

PRÉAMBULE
Tout ce qui est vivant peut entrer dans l'Arche de Noé. Dans le Blogarche itou. Mais dans quel ordre? On parle de catégories.
Vous pouvez ouvrir et alimenter des catégories de votre choix: Actualités, photos, reportages, bottin, curriculum vitae depuis 1967 ... que sais-je?
Il pourrait être intéressant d'écrire l'histoire de l'Arche, quarante ans après.
Cette chronique pourrait avoir autant d'épisodes que vous en avez vécus et que vous raconterez. Des "je me souviens" en capsules de vie.
Après la rencontre quinquennale de 2002 j'ai souhaité, avant que les ombres de l'oubli n'endorment nos mémoires, qu'on écrive ensemble cette chronique. Et pour prêcher d'exemple je me suis risqué à écrire un tout petit chapitre de cette histoire.
Le voici, sans modification ou presque.
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Arche des Jeunes 1967 – 2007
Première partie : Tranches de vie : de saignant à bien cuit
Chapitre 1
Le 8 juin 1967

C’est un vendredi soir. Sur la galerie du 12,036 rue l’Archevêque, il y a un attroupement banal mais curieux tout de même. Des jeunes dans la vingtaine jeune. Ils sont assis par terre, sur les marches sans ordre ou dans l’ordre propre à cette catégorie de jeunes, l’apparence du désordre qui est l’affirmation des droits inaliénables de la vie sur la structure.

Sur la photo qui a saisi cet instant d’éternité il est clair qu’ils sont gars et filles emmêlés dans leurs jambes d’adolescents qui n’ont pas fini de chercher la vie comme les plantes le soleil.

Il y a des couples aussi mais il ne s’agit pas de photo de mariage qui scelle les destinées pour le vitam aeternam. Ce sont et ce sera toujours par la suite, des couples de l’instant dont la règle d’or non écrite est le respect absolu de l’instant, de sa ferveur, de sa foudre, de sa vocation de capteur de vérité.

Ces jeunes, des illuminés ou des éveillés de l’instant, nouveaux bouddhas chargés de propager jusqu’au sacrifice de leur vie la valeur de l’instant, compagnon obligé de tout ce qui est vie.

La vie n’est pas carrière, elle n’est pas longue ou courte, belle ou moche elle est instant. En dehors de l’instant elle s’étiole, dépérit et n’est plus vie mais mort en survie. Et l’instant, il n’appartient pas au temps. On a tort de vouloir additionner les instants pour en faire le temps, l’instant appartient à la vie point. Il est d’un autre ordre que le temps, celui de l’éternité. L’éternité ne dure qu’un instant, l’instant est éternité c’est-à-dire plénitude non de parties mais de vie.

C’est, entre autres, ce que ces jeunes, réunis par une multitude de hasards sur le perron du 12,036 l’Archevêque nous diront, chacun à sa façon, sans orchestration, quarante ans durant.

Qui sont ils? Il est temps que je vous les présente. Ils sont douze sur la photo mais il n’y a là aucune machination. Ils ne représentent pas les douze apôtres ni les douze tribus d’Israël. Ils sont légion qui viennent et partent, apparaissent et disparaissent pour reparaître, marionnettes de la vie qui comme le dit la chanson font leur petit tour de piste et s’en vont.


Dans l’ordre de l’instant c’est-à-dire de droite à gauche Bernard et sa guitare, - François le condescendant toujours d’accord à tout jusqu’à ce qu’il trouve son instant, - Robert D. 12 cordes amateur de guitare qui jouera ses instants sur les cordes du département de géographie de l’Université du Québec, Michel (Bizoune), l’instant de la parole en fleuve, l’amie de Michel ?? Marielle Parthenais, la suavité de tous les instants, Serge, l’instant du penseur, Pop et Ginette dont l’instant dure toujours après 40 ans.
Les autres vous seront présentés au fur et à mesure qu’ils feront leur petit tour de piste.

Cet attroupement banal de jeunes banals est un peu insolite car en fond de décor , qu’on ne voit pas sur la photo, il y a des jeunes moins jeunes, l’ombre de ce tableau et en apparence l’antithèse de ces jeunes, leur garant. Ils sont ce qu’il y a de plus sérieux dans le paysage de la jeunesse d’alors, ils font partie de la communauté des Frères du Sacré-Cœur.

Ils seront cinq au début Flo, Léo, Pierre, Gilles et Rémi. Réal viendra par la suite. Comment ces bonzes de la religion et de la structure s’intégreront-ils avec ces jeunes de l’instant?
Qui dans ce match de la vie prendra les commandes et donnera forme au projet qu’ils ont en commun? La suite le dira.

En effet ce groupe banal et curieux est réuni sous une bannière qui figure sur la photo, ils forment « L’Arche des Jeunes ». L’Ancien et le Nouveau réunis sur la rue l’Archevêque, témoins et acteurs de la révolution tranquille en ce 8 juin 1967, 20 heures. L’instant de l’Arche des Jeunes sera celui sera celui du 8 juin 1967 à 20 heures, celui du pop zieutophonique, celui de trois mois et de la restructuration, celui de la République de l’Arche, celui de la nouvelle arche, celui de sa dissolution, celui de ses anniversaires, celui de ses chansons,

Cette chronique veut en couvrir les principaux événements 40 ans durant comme des tranches de vie déjà témoin d’une époque déjà révolue hélas. Les jeunes eux ils ne sont pas révolus, avec des cheveux gris et leurs titres de retraités, de grand-mères ou de grand-pères ils portent allègrement, vous en serez témoins, leur instant de vie.
(Essai rédigé en juin 2002 après la rencontre quinquennale)

Flo

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne idée mon cher Flo,

Comme j'ai en ma possession le "gros livre" de l'Arche, j'en ferai un résumé pour bonnifier l'histoire.
Alors quand l'ouvrage diminuera un peu, je m'en occuperai.
Amitié

Florian Jutras a dit…

Bonne idée Bernard, je me demandais justement qui faisait partie du camp de restructuration? de la course à Tremblant? Ton gros livre dit-il tout?

Ta publication sera très attendue et très lue.
Gilles Vincelette t'a-t-il donné sa nouvelle adresse et son nouveau no de téléphone? Je les cherche.
Flo

Anonyme a dit…

Mon cher Flo,
Je n'ai pas encore de nouvelles de Gilles. Dès que j'ai quelque chose je vous les tranmet.

Jean Trudeau a dit…

«La vie n’est pas carrière, elle n’est pas longue ou courte, belle ou moche elle est instant. En dehors de l’instant elle s’étiole, dépérit et n’est plus vie mais mort en survie. Et l’instant, il n’appartient pas au temps. On a tort de vouloir additionner les instants pour en faire le temps, l’instant appartient à la vie point. Il est d’un autre ordre que le temps, celui de l’éternité. L’éternité ne dure qu’un instant, l’instant est éternité c’est-à-dire plénitude non de parties mais de vie.»

C'est là une des plus belles floritures que j'ai jamais lues...