Des souvenirs il y en a beaucoup.
En voici quelques-uns :
. Avril ou mai 1967. Michel Henry un copain du primaire m’invite à ce qu’il dit être l’Arche. Je ne comprends pas trop. On se présente rue l’Archevêque et on nous donne un pinceau et de la peinture. Faut peinturer. On peinture un bout de l’extérieur. Je ne trouve pas ça bien drôle. On quitte après une heure ou deux. Michel n’y reviendra pas. J’y reviendrai une semaine plus tard par curiosité et là j’accroche. Ça durera quelques années…
• Juillet 1967. Le dernier long jeu des Beatles sort. C’est Sergent Pepper’s Lonely Hearts Club Band. On l’écoute attentivement dans le sous-sol de l’Arche. On n’en revient pas comme c’est beau et c’est original. On scrute la pochette. On dit qu’il y a quelqu’un de spécial qui s’y cache. C’était un disque vinyle mais quel disque!
• Été 1967. Daniel Gendron, pas le frère de Claude. L’autre, celui qui demeure sur le rue Sackville près du parc des Hirondelles. Ce Daniel Gendron possède une Volkswagon van. On part à sept ou huit. On va à la Place des Nations danser. Pour la première fois de ma vie j’entends A Whiter Shade of Pale de Procol Harum. Le plus beau slow que je connaisse.
• Automne 1967. On décide de produire un film. On est trois ou quatre. Je ne me souviens pas de tous les noms. Je crois que Louis Ladouceur et Claude Gendron faisaient partie du groupe. On fait un encan et on vend aux membres de l’Arche tous les objets inutiles qu’on a à la maison. Je me souviens d’y avoir apporté une sculpture de bois. Ma première et ma dernière. Elle avait été vendue pour 5$ je crois. Le plus gros montant de la soirée. En tout, on récolte un peu plus de 30$. Pour l’époque c’est beaucoup. On a maintenant un budget de production pour notre film. On écrit le scénario dans le salon au rez-de-chaussée de l’Arche. Le titre sera : L’AVENIR EST DANS L’ŒUF. On a besoin de costumes. On va chez Emmaüs. On dépense 6$ et on a tous nos costumes. Quelqu’un du groupe, Claude Gendron je crois, a un oncle qui possède un commerce de nettoyage à sec. Il nous fait le tout gratuitement. On tourne dans le vieux Montréal, On est maintenant en début décembre. Il a neigé et il fait froid. Le film se termine par une bataille de lancers de tomates dans un champ de neige vierge. Je ne me souviens pas de tout car je commence à en perdre des bouts. Je me souviens qu’il y avait un chauffeur dans ce film. Il était d’origine allemande. Son nom était HERTZ RENTACAR. Maudit qu’on avait de l’imagination…
• Décembre 1967. On est dans l’esprit des Fêtes. Louis Ladouceur et moi on est tannés de la bière de la pharmacie (ça vous dit quelque chose la pharmacie???). On va alors chez l’ancêtre de la SAQ que l’on appelle à l’époque la Régie des alcools du Québec. On achète une bouteille de Cinzano blanc. Au sous sol de l’Arche il y avait un débarras juste au côté de la chambre noire pour le développement des pellicules et photos. Le numérique n’était pas encore arrivé. Louis et moi on va dans le débarras et on ouvre notre bouteille. C’est pas mauvais au goût. À deux, on la cale en dix minutes. Soudainement, l’effet commence à se faire sentir. Oh boy! La soirée fut étrange…
• Je me souviens de choses vagues : d’une table de ping pong, de coussins au sol, de pièces de théâtre montées en quelques heures, d’un happening extérieur où Claude Gendron était arrivé en moto vêtu d’un maillot de bain bikini pour faire une peinture humaine, du Château pour les vêtements, de la fin des boîtes à chanson, des bottes kosak pour les gars, de séances photo au sous sol où plein de nos belles filles servaient de modèle, du PubZieutoPhonique, des premières années d’université.
1967, quelle belle année!
Daniel Mourand
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