mercredi 6 juillet 2011

La Gang à Serge



Un vendredi de mi-mai, je me suis pointé sur le Plateau, rue Beaudry, rencontrer Serge et quelques anciens de l’Arche qui demeurent dans son voisinage.

Sa demeure, qu’il occupe depuis près de 25 ans, un grand deuxième plancher d’un quadruplex des années 30. Les murs décorés de photos rappellent les chansonniers et les temps forts de la Révolution tranquille. D’importants rayons de bibliothèque meublant donnent aux pièces le cachet des Archives nationales. Serge, un collectionneur-né qui tient tout en très bon ordre.

Ils sont là, Huguette, Michel, Serge,Daniel et Guy tous pétillants de bonne humeur. Les crânes dégarnis ou les cheveux gris n’empêchent pas la vitalité des années 67 de s’exprimer avec l’ardeur qui faisait vibrer l’Arche quarante quatre ans plus tôt.

Les réminiscences, les surprises et les rires gravitent autour de deux axes principaux : L’Arche des Jeunes et Fermeneuve . :

L’Arche de Jeunes d’abord, où Serge à joué un rôle prépondérant autant dans son organisation que dans le montage des Cafés culturels et la mise en scène de pièces de théâtre dont la plus célèbre est assurément « La Cantatrice chauve ». Michel Gaussiran, Huguette Cossette et Daniel Millette ont souvent fait partie de sa troupe mobile.

Il y a aussi Guy Desrosiers, « Ti Guy » comme on l’appelait à l’Arche. Guy fut aussi un fondateur de l’Arche. La rénovation du sous-sol garde la trace de ses coups de pelle et il est le réalisateur du seul monument de l’Arche, cette sculpture de fer qui fut dressée par ses soins devant le 12036 l’Archevêque et qui a probablement été démolie et vendue au prix du métal.

De fer et titane
Comme son époque, il était.
Tordu comme un adolescent
En mal de devenir
Il étirait vers le ciel
Ses bras sans muscles, de dur métal.
De garde, il invitait les archers
À tous les rassemblements

Voir aussi à ce sujet, la réponse de Guy : Tu l’auras voulu Flo

Les conversations comme une scie va-et-vient vont de l’Arche à Fermeneuve.

Fermeneuve c’est un peu le Klondike des temps nouveaux, un lieu de rêve, une terre promise où se sont retrouvés de jeunes citadins dont près d’une dizaine s’étaient connus à l’Arche.

Le hasard ou l’intuition de chacun les a répartis en deux ou trois sites, des terres anciennes ou nouvelles dans le village de Fermeneuve situé à quelques kilomètres de Mont-Laurier.

En cultivant la terre, en y pratiquant l’élevage de moutons, de volailles ou de bœufs, loin du tumulte des villes, on croyait retrouver son âme, poser les bases d’une toute nouvelle société.

L’expérience a duré de trois à cinq ans, quelques-uns s’y sont enracinés. Ceux et celles qui en sont revenus en ont rapporté un regard renouvelé sur la vie et le monde et ls détermination d’œuvrer chacun dans son milieu à la transformation de soi et de la société selon le rêve entrevu et partiellement expérimenté à Fermeneuve.
Les liens noués entre ces pionniers des temps nouveaux sont demeurés intacts et solides.

Une vie ramassée en quelques bribes de conversation, condensée dans un souvenir et un sourire. L’Arche des Jeunes et Fermeneuve demeurent tout proches dans l’existence de ces amis pour toujours de la « Gang à Serge ».

Que c’est court une vie! Qu’il est proche toujours le temps de sa jeunesse, de ses amours et de ses découvertes. On aurait dit que toute la soirée on avait parlé de l’hier toujours aussi proche et aux couleurs toujours vives.

Dans cette chronique, « La Gang à Serge » je rapporterai comme on me les a raconté les chemins que chacun a suivis et les passions qui ont marqué chacun de leurs pas.

À suivre…

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